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Guillaume Bachelay : Désert d'avenir ? Le Parti socialiste, 1983-2007
128 pages, ENCYCLOPÉDIE DU SOCIALISME - Ft : 10,5 x 15 cm - Prix public : 7,5 euros - ISBN : 978-2-916333-18-2 - Parution en librairie : septembre 2007 -Diffusion Dilisco
"Rénovation", "reconstruction", "refondation" : au Parti socialiste, depuis la défaite présidentielle, chacun se pose en architecte.
Qu’il faille un leader rassembleur et sérieux, c’est entendu. Que le PS soit plus qu’une machine électorale, c’est souhaitable. Qu’il occupe tout le champ de la gauche, des anti-libéraux aux sociaux-démocrates, sans être l’otage des gauchistes et la béquille des centristes, c’est recommandé. Reste le hic principal : pourquoi peine-t-il à convaincre depuis qu’on l’a vu à l’oeuvre ?
La vérité, c’est que depuis le tournant de 1983 chaque socialiste est un contorsionniste multipliant luxations doctrinales et déchirures verbales. Bien sûr, à l’extérieur, pas question de tenir le langage abrupt de l’adaptation ! Parenthèse de la rigueur , ni-ni , ouvertures de capital , ordre juste , les trouvailles rhétoriques masquent les revirements et les renoncements. Résultat : les catégories populaires et les couches moyennes déclassées ont déserté la gauche. On l’a vu le 21 avril 2002. Rebelote en 2007.
La leçon de cette histoire, c’est que la gauche doit clarifier son rapport au monde qui vient. Mais clarification ne veut pas dire droitisation ! Pour un socialiste, le principal problème commence quand la contrainte du réel ne lui apparaît plus comme une donnée extérieure à laquelle il peut opposer une politique, mais comme l’intériorisation de l’impossibilité d’agir. C’est alors que le gestionnaire tue le réformiste, que la droite consume la gauche et que les dégelées succèdent aux déroutes.
Guillaume Bachelay, 33 ans, est membre du Conseil national du Parti socialiste. Après avoir été chargé de cours en philosophie politique à l’université, il a été membre du cabinet de Laurent Fabius, président de l’Assemblée nationale puis ministre de l’Economie et des Finances. De 2004 à 2007, il a coordonné la Maison des élus socialistes et républicains. Il est aussi élu local.
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Claude Bartolone : Une élection "Imperdable" entretiens avec Gérard Leclerc
2007, Ed. de l'Archipel.
Cinq années de chiraquisme, plombées par la crise des banlieues, du CPE et de l'affaire Clearstream. Un Président et un Premier ministre moribonds, lâchés par l'opinion. Une candidate charismatique, donnée gagnante par tous fin 2006. Un adversaire de droite qui multiplie les dérapages et fait figure d'épouvantail pour nombre de Français ...
Puis le 6 Mai 2007,une défaite cinglante. La troisième, d'affilée, à une présidentielle. Combien d'élections « imperdables » la gauche devra-t-elle encore perdre avant d'espérer l'emporter ?
Claude Bartolone ne croit ni à la malédiction ni à la malchance. Parce qu'il a suivi la campagne socialiste au jour le jour, parce qu'il connaît les acteurs et les coulisses, il apporte aujourd'hui un témoignage sans complaisance sur les erreurs stratégiques qui ont transformés le PS en « machine à perdre ». Sans ménager Ségolène Royal ni les responsables de cette déroute, il livre son analyse et dessine les conditions de la nécessaire reconstruction de la gauche.
Claude Bartolone, né en 1951 à Tunis, est député de Seine-Saint-Denis. Ministre de la Ville de 1998 à 2002, il a été chargé des relations avec la presse lors de la campagne présidentielle 2007. Gérard Leclerc, rédacteur en chef à France 3, est l'auteur, notamment, de La Guerre des deux roses (La Table ronde, 2006), ainsi que d'entretiens avec Jean Louis Borloo (L'Architecte et l'Horloger, ed. Du Moment, 2006).
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Le scandale du logement de Marie Noëlle Lienemann
250 pages, 2005, Ed. J.C. Gawsewitch. L'auteure est députée européenne, vice-présidente de la région Nord-Pas de Calais. Elle a été deux fois ministre du Logement, en 2001/2002 et en 1992/1993.
Il y a urgence. Le logement est trop cher, le logement social trop rare. Les prix de l’immobilier flambent : ils ont doublé en 7 ans. Les ventes à la découpe sont en plein essor : à Paris, en 10 ans, elles ont concerné 62 000 logements, ce qui représente 15% des transactions. La ségrégation spatiale et les discriminations dans l’accès au logement minent la cohésion de notre société. Les gouvernements de droite au pouvoir depuis 2002 sont restés inertes. Pire même, sous Raffarin et Villepin, la République a soutenu avec déraison le marché. La création en 2003 des sociétés immobilières d’investissement cotées –exonérées d’impôt sur les plus-values et les bénéfices moyennant le paiement d’une taxe de sortie– a renforcé la spéculation, les ventes à la découpe, et a privé de ressources le budget de l’Etat. L’avantage fiscal « Robien » a encouragé une véritable industrie de la vente de produits défiscalisés sans contrepartie sociale, ignorant les vrais besoins et contribué à la dérive des coûts. Enfin l’allongement de la durée des prêts, seule à même de rendre supportable la hausse des prix, accroît les risques pour les emprunteurs et augmente leur endettement.
Il faut donc une politique radicalement différente, et aller dans trois directions :
1 - Revenir à des prix raisonnables et lutter contre la spéculation immobilière, en instaurant un moratoire sur les loyers en guise de rattrapage, en encadrant mieux l’évolution des loyers et des transactions immobilières, en limitant de façon draconienne les ventes à la découpe et en renforçant la fiscalité sur les plus-values immobilières et foncières. Quant à la défiscalisation « Robien » et aux cadeaux faits récemment aux sociétés foncières, ils ne sauraient perdurer. Enfin, la généralisation des établissements publics fonciers locaux permettrait la constitution rapide de réserves foncières indispensables pour réaliser du logement social.
2 - Répondre aux vrais besoins, en construisant 500 000 logements par an, dont une majorité de logements sociaux. Il manque deux millions de logements en France : je propose de rattraper ce retard en 4 ans. Si l’accession sociale à la propriété, et non pas la fausse bonne idée de la vente des immeubles HLM, doit être relancée, je souhaite donner également un nouveau souffle aux HLM. C’est plus de 120 000 logements locatifs HLM qui doivent être construits chaque année, avec une proportion importante de logements vraiment sociaux. Pour cela, l'auteure préconise le financement par l’Etat du tiers du prix du foncier et la création d’un prêt HLM à taux zéro pour les constructions. L’accession sociale sécurisée doit être relancée avec une TVA à 5,5% pour les foyers gagnant moins de 3 SMIC. En outre, une loi foncière faciliterait la mobilisation des terrains de l’Etat et rendrait obligatoire la réalisation de 20% de logements sociaux dans toute opération immobilière, à l’instar de ce que Bertrand Delanoë a imposé à Paris.
3 - Casser les ghettos et réussir le brassage social. A rebours des lenteurs actuelles de la politique de la ville il faut réduire le décalage entre les intentions affichées et les actions effectivement menées. A cette fin, le droit au logement doit devenir opposable pour contraindre la puissance publique à une obligation de résultat. Mais le débat doit s’instaurer vite sur les moyens indispensables pour y parvenir.
L'auteure propose aussi de créer une sécurité sociale pour le logement : la Couverture logement universelle qui sécurisera simultanément le bailleur et le locataire, en levant les obstacles financiers à l’accès au logement (caution, garantie) et au maintien dans les lieux (prévention des expulsions).
Rien ne sera possible sans une mobilisation générale, avec la création d’une grande administration du logement et de la ville, pilier d’un service public du logement, garant de l’opposabilité du droit et sans une relance financière : le pays doit consacrer désormais 2% de son PIB aux dépenses publiques pour le logement grâce à la fiscalité sur les plus-values immobilières, à l’extension du 1% logement aux entreprises et collectivités publiques, à la taxation des logements vides, à l’utilisation pleine et entière du livret A qu’il faut défendre à Bruxelles, à l’orientation de l’épargne des Français vers cet enjeu. La gauche doit mettre la nouvelle politique du logement dans ses toutes premières priorités et ouvrir la voie à une civilisation de l’urbanité républicaine !