La Constitution européenne est morte, nous devons parler aujourd'hui de traité modificatif sans aucune référence aux symboles forts de l'Union. Certes, les symboles ne sont pas tout mais Il n'est pas certain que nous puissions, avec de telles idées, réconcilier les citoyens européens avec l'Europe et avec le sentiment de participer à un projet commun.
Source : http://gaucheavenir.org/
Et pourtant c'est un texte au rabais et sans réelle ambition qui a vu le jour lors du dernier sommet à Bruxelles le 23 juin 2007 réunissant les 27 Etats membres. Ils avaient, en principe, mandat de relancer l'Europe, pour la rendre plus forte et plus solidaire. Mais, en maintenant la règle de l'unanimité en matière fiscale, sociale et pour les ressources de l'Union européenne, le nouveau traité ne permettra, tout simplement, aucune des indispensables harmonisations fiscale et sociale qui seules permettent de lutter efficacement contre les dégâts du libéralisme, et notamment les délocalisations.
La Charte de Droits fondamentaux, qui était le seul vrai progrès, ne sera pas reprise dans le nouveau traité. Pour nous rassurer, il est précisé qu'un article y fera référence. Au demeurant, le Royaume – Uni et la Pologne ayant demander à ne pas l’appliquer, on peut penser que n'importe quel Etat membre serait en droit de se référer à ces dérogations. Dès lors, il est légitime de s'interroger sur ce qu'il restera, concrètement, de cette Charte!
On nous dit que "la concurrence libre et non faussé disparaît des objectifs de l'UE". Mais dans le même temps, un protocole a été ajouté précisant que le marché intérieur nécessitait "un système où la concurrence n'est pas faussée". Et pour la question des services publics, nous devrons nous contenter de la formule lapidaire:"en ce qui concerne la question des services d'intérêt économique général, un protocole sera annexé aux traités". Fermez le ban : les privatisations continueront.
Ce manque d'ambition pour une Union européenne digne de ce nom est, en fait, en étroite cohérence avec le budget réduit, voté pour la période 2007-2013, qui interdit, par sa modicité, toutes politiques fortes ou novatrices.
Enfin, ce nouveau texte ne fait mention ni de la banque centrale européenne ni des frontières de l'Union, laissant en l’état les vrais problèmes sans réponse.
Quant aux concitoyens, il ne leur sera rien demandé : ayant voté « non » au dernier référendum, il a été décidé de ne plus les consulter.