Lundi 15 octobre 20 h : Débat public (entrée libre) avec Marie–Noëlle LIENEMANN,
Députée européenne, ancienne ministre du Logement et Sandrine MAZETIER, Députée de Paris, vice-présidente du groupe Ps à l'Assemblée.
AGECA - 177 rue de Charonne, 11e (Métro Alexandre Dumas)
Voir les points de vue des deux intervenantes dans "Suite"
Le Forum Bastille Nation, association pour le libre débat citoyen à
Paris, donne la parole à deux personnalités socialistes qui s'activent pour ressourcer la
gauche.
Toute personne intéressée par ce débat est invitée à s'y joindre, le 15 octobre, et peut adresser ses questions et remarques à : [email protected]
Marie-Noëlle LIENEMANN, membre du Bureau
national du Ps :
« Comment en sommes-nous arrivés là
?
La droite, sortante et usée, l'a emporté largement alors qu'elle venait de perdre les scrutins précédents de 2004 et 2005. Le Ps doit s'interroger. Il se prive de sa force quand, sous la pression des médias dominants, il privilégie l'image sur le contenu du changement, quand il ne se démarque pas du discours conservateur (par ex. sur « l'assistanat ») et n'avance pas des mesures volontaristes utiles à la population (par ex. pour faire baisser le prix du logement). Le Ps est en crise : il s'est éloigné des milieux populaires et même des enseignants; il renonce à son rôle de formation pour drainer des supporters. Et, au lieu de travailler à l'approfondissement des idées et à une synthèse capable de rassembler les gauches, certains sont tentés par une normalisation à la Tony Blair.
Pourquoi il ne faut pas désespérer.
La réponse à l'imposture sarkozyste existe, c'est la
République sociale : une gauche de rupture (ce qui ne veut pas dire
révolutionnaire) et non l'alignement sur les sociaux-démocrates des autres
pays. Bien sûr, nous revendiquons notre bonne gestion, mais devons aussi tracer
une perspective qui change l'ordre actuel des choses. Je prône l'alliance des
producteurs, de ceux qui vivent de leur travail et non de la rente, qu'ils
soient salariés, demandeurs d'emploi ou entrepreneurs de PME. Il faut unir et
non singulariser les milieux de l'immigration et ceux des ouvriers et employés.
Enfin, osons mettre en avant l'Etat-stratège et l'idée de capital public, et
remettre en cause le libre-échangisme mondial par des accords entre grands
blocs continentaux, seule façon de faire face aux menaces écologiques. »
Voir le blog « http://lienemann.typepad.fr/
« Au revoir Royal »aux éd° Perrin
Sandrine MAZETIER, députée :
« L'égalité réelle et l'ambition planétaire, voilà nos idées
fortes.
L'égalité
réelle, c'est donner à chaque individu les moyens de s'épanouir et,
simultanément, de contribuer au bien commun. La société a des
obligations à l'égard de chaque individu, de sa naissance à sa mort, et
symétriquement chaque individu a des devoirs à l'égard de la société. C'estune
manière de considérer comme un fait l'individualisme contemporain afin
d'apporter des réponses appropriées, c'est-à-dire individualisées. L'égalité
réelle consiste en effet à prendre en compte le fait que nous ne sommes pas
égaux devant l'espérance de vie, les conditions d'existence, la pénibilité du
travail.
L'ambition planétaire, cela signifie ne pas se contenter de décrire les
désordres du monde. C'est oser formuler des solutions qui passent
nécessairement par des compromis avec de grands ensembles territoriaux, dans le
cadre d'institutions internationales dont le rôle est de réguler voire de
réglementer. Contrairement à une gauche protestataire qui se contente de
défiler pour clamer qu'un autre monde est possible, il s'agit d'affirmer une
gauche social-démocrate capable de se donner les moyens de domestiquer ces
grands désordres – et en particulier le déferlement de l'argent-roi et les
mouvements spéculatifs, qui sont aussi à l'origine des désordres
environnementaux. Nous ne pouvons pas faire payer à l’Europe le désarroi
provoqué par les dérives de la mondialisation libérale. Celle-ci crée pour les
réformistes que nous sommes l’exigence d’une mondialisation politique. »
Voir le site internet : http://www.sandrinemazetier.info