Maire de Cordes-sur-Ciel et animateur du club Gauche Avenir, Paul Quilès milite pour la création d'un grand parti de Gauche sur le modèle de l'UMP. Au côté de Marie-Noëlle Lienemann, l'ancien ministre socialiste entend relever une gauche 'groggy' depuis l'élection de Nicolas Sarkozy.
Propos recueillis par Marcelo Wesfreid, parus dans L'Express.fr du 14 Février 2008.
Pourquoi organiser une pétition appelant à la création d’un parti de toute la gauche?
Aucun parti à gauche ne peut assumer seul sa mutation. Il faut sortir de la crise par le haut, dépasser le repli sur soi, les détestations entre personnes. L’unité a toujours été notre talisman.
Beaucoup de vos camarades du PS plaident pour des primaires de toute la gauche, comme en Italie, afin de choisir le candidat à la présidentielle. Qu’en pensez-vous?
C’est une fausse bonne idée, qui entérine les divisions existantes. Et n’aborde pas les débats de fond. Cette formule n’est pas, en outre, adaptée à notre système institutionnel. La Ve République, qu’on l’aime ou non, est aujourd’hui une réalité. Il faut faire avec et s’organiser dans le cadre d’un grand parti. Comme l’a fait la droite.
D’autres préconisent de muer le PS en une sorte de parti démocrate à l’américaine?
Créer un parti de supporteurs n’est pas une issue. J’entends aussi des camarades se tourner vers l’exemple allemand - lui aussi en vogue. Et prôner la naissance de deux formations à gauche: un parti à gauche de la gauche - l’équivalent du Linke - et un autre rassemblant les sociaux-démocrates. Dans cette configuration, le PS serait obligé, vu le mode de scrutin français qui n’a rien à voir avec celui de nos voisins, d’essayer de trouver une majorité avec le centre. Pour la droite, c’est du pain béni.
Associerez-vous l’extrême gauche à votre à votre projet?
Non. Cette sensibilité se nourrit des insuffisances de la gauche. Les électeurs se tournent vers l’extrême-gauche quand nous ne faisons pas convenablement notre travail.