Source : Blog de http://lienemann.typepad.fr/
Les leçons d’un franc succès de la gauche aux élections municipales
• La gauche n’est pas structurellement minoritaire dans ce pays. ce qui doit faire réfléchir sur les raisons de défaites récentes au niveau national et sur les conditions des futures victoires.
• La gauche gagne toujours mieux les élections collectives parce qu’elles permettent mieux le rassemblement : la question de l’unité de la gauche est toujours décisive.
• La survalorisation de modem par certains dirigeants socialiste et les médias, apparait évidente. Tout montre que la gauche entraine, au second tour, bon nombre des électeurs qui n’ont pas voté pour elle au premier tour quand elle incarne la volonté de changement ou un projet fédérateur et attractif. Nul besoin d’accord avec le modem qui n’existe que par des insuffisances tantôt de la droite, tantôt de la gauche.
• Les maires modem sont élus avec la droite et cela va renforcer la réalité de droite de ce mouvement. Les prises du Modem risque sinon de ne pas être durable et le basculement de ces notables prévisible.
• Les grands esprits qui nous enfermaient dans un raisonnement arithmétique après les présidentielles, pour annoncer l’indispensable alliance entre la gauche et le Modem, sont bien silencieux aujourd’hui sur le maintien de scores significatifs pour le PC et sur les résultats de l’extrême gauche ! le constat demeure : c’est la force du rassemblement de la gauche au premier tour qui crée la condition de la victoire et enterrer le PC et les autres forces de gauche est une erreur !
• La politique de Nicolas Sarkozy déçoit son électorat des présidentielles. Une part de l’abstention vient de ces électeurs déçus. C’est vrai dans le droite classique, mais aussi dans les milieux populaires qui ont été séduits par les promesses et discours du candidat Sarkozy.
• Ces électeurs n’auraient jamais du basculer à droite si la candidate de gauche avait su porter des propositions économiques et sociales forte et solides pour contrecarrer l’incohérence évidente entre les fondamentaux libéraux de Sarkozy et ces déclarations sur la défense du travail. Cette fragilité de la droite doit être consolidée par une capacité de la gauche a incarner une alternative, à faire des propositions immédiates en préparant une projet transformateur ambitieux.
• Le Front National est en net recul et la défaite de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont la prive du rebond qu’elle espérait. La reconquête des couches populaires qui s’étaient laissées égarer par le FN est une priorité absolue pour la gauche et une des clés des victoires nationales. Car si le vote FN a diminué, son électorat populaire n’est pas revenu à gauche.
Ne nous laissons pas endormir sur nos lauriers
• Les résultats des élections municipales ont été un réel succès pour la gauche. Ils peuvent être un levier pour son renouveau ou servir de prétexte pour ne rien changer en profondeur, en se contentant d’un repli « localiste », qui négligerait la bataille essentielle pour le pouvoir national et le progrès des idéaux de la gauche dans notre société.
• Il ne faudrait pas non plus que le débat politique soit réduit au choix d’un futur présidentiable, d’un leader pour la gauche, en l’occurrence pour le PS. Si tel était le cas, ce serait l’impasse.
• L’entre deux tour a été marque par une grande confusion dans les alliances, qui donnait l’impression d’une sorte de cynisme : tout serait bon pour gagner. Cette attitude constitue une grave menace à terme : distanciation du peuple avec les dirigeants politiques, une gauche en proie à des divisons durables, car incapable d’assurer une solidarité et un rassemblement stratégique nationale, l’absence d’identité claire de nos valeurs et de nos projets !
• L’abstention demeure forte et les quartiers populaires, en milieu ouvrier classiques ou dans les quartiers des villes et banlieues ne se mobilisent pas suffisamment dans des élections politiques autres que les présidentielles, sans compter dans bien des cas une tendance importante à soutenir l’équipe en place , sauf lorsque son discrédit est patent. En clair, il est nécessaire de re-politiser ces quartiers et ces milieux. C’est un travail en profondeur qui exige des pratiques volontaristes de toute la gauche, l’affirmation d’idées concrètes et de perspectives capables de les mobiliser et la valorisation du militantisme et des militants de ces milieux.
Aller plus loin, le renouveau de la gauche
• Le renouveau de la gauche viendra à la fois de sa capacité à défendre sans complexe ses valeurs, à formuler un projet pour le 21ème siècle et à engager une nouvelle étape de son unité. Ces conditions sont liées et nécessaires à sa victoire et pour changer la société.
• Une nouvelle étape de l’unité de la gauche : Il faut une perspective concrète à cette exigence de rassemblement et d’union, à l’opposé de la confusion politique qui va des accords de circonstance au niveau local à la stratégie d’alliance avec le Modem. C’est celle d’un grand parti qui doit fédérer toutes les forces de la gauche : les partis, mais aussi les clubs, les associations, les mouvements et les milliers de militants syndicaux, associatifs ou citoyens qui veulent apporter leur contribution à l’affirmation d’une gauche fière d’elle même, capable de porter leur espoir et d’agir . www.lepartidelagauche.fr
• La réaffirmation de l’identité de la gauche est une urgence absolue. Le club Gauche-Avenir que nous avons lancé en juin, y a travaillé et nous publierons dans le mois qui vient une charte de l’unité qui contribuera à l’expression de ce que signifie être de gauche aujourd’hui.
www.gaucheavenir.org
En tout cas, plus que jamais, ne nous laissons pas balayer par l’écume des choses. Transformons ces belles victoires en sursaut de la gauche, refusons l’affadissement de son projet, la confusion dans ses alliances, pour préparer les victoires de demain, au niveau national. Elles seules permettront de répondre à l’urgence sociale, environnementale et démocratique de notre pays, elles seules permettront de renouer avec le progrès pour tous et partout.