La première cause du mal de vivre des citoyens des quartiers populaires est le manque crucial d’emplois. Quand ils ont un emploi souvent précaire ou d'éxécutant mal rémunéré, ils souffrent du manque de perspectives d'avenir, de promotion sociale.
Être chômeur ou érémiste n'est pas un privilège comme peuvent le penser certains de nos camarades. Personne ne connaît un cadre supérieur, abandonner son emploi, sa maison et devenir érémiste , habiter en cité HLM ou en foyer .
Cette question de l'emploi importante à laquelle le Parti Socialiste doit savoir répondre concrètement afin que ces citoyens de milieu populaire reprennent confiance à nouveau en notre Parti :
"Quel avenir professionnel durable pour ces citoyens de toutes origines jeunes ou adultes, femmes ou hommes, de faible niveau scolaire avec sans ou peu de qualification suite aux fermetures d'entreprises, aux délocalisations, à la concurrence déloyale des pays émergents, à l'informatisation / robotisation / automatisation des emplois qu'ils auraient pu occuper ? Sont-ils condamnés à être toute leur vie érémistes, employés précaires, chômeurs ou finir leur vie comme SDF ?"
Jean JAURES ne disait-il pas à son époque et cela, à mon avis, est toujours d’actualité avec le développement des nouvelles technologies : "La vérité c’est que le machinisme pose à l’ordre social actuel un problème qu’il ne pourra pas résoudre et sans lequel il succombera. Car la machine tend partout à se substituer à l’homme.
Que ferez-vous des salariés ? C’est dire que la Nation sera obligée de proclamer et d’organiser le droit au travail ".
Les visites d’usines effectués par Nicolas Sarkozy ont eu plus d’impact dans le milieu ouvrier que nos débats participatifs. Les résultats électoraux dans les régions ouvrières (Le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie ou la Lorraine) le démontrent
Nous devons constater le peu de participation des classes populaires dans le milieu politique là où se prennent les décisions car à ce jour la sphère politique est réservée à des gens provenant des couches sociales élevées.
Il existe une tendance à vouloir discréditer la valeur de la participation politique des couches les plus populaires.
Les classes populaires votent de moins en moins pour le représentant du Parti Socialiste à l'élection présidentielle ou aux législatives .
Pour rappel, 70% des ouvriers votaient pour François Mitterrand alors que 49%des ouvriers et 49% des employés ont voté Ségolène Royal.
Il faut avoir le courage de reconnaître qu'à chaque fois que nous avons gouverné en 1981, 1988 et 1995, nous n'avons pas su, pas pu changer concrètement, transformer la vie des citoyens de milieu populaire : le chômage que l'on n'a pas pu réduire fortement dans les catégories populaires - , des cités de plus en plus nombreuses en difficulté - plus d'échec scolaire car depuis 1994 150 000 jeunes sortant du système scolaire en échec chaque année. Nos réponses n'ont pas toujours été adaptées à ces citoyens jeunes, adultes et anciens de milieu populaire de toutes origines face à leurs souffrances, leur désarroi, leurs attentes concernant leur avenir.
Avant d'évoquer l'égalité réelle des chances, analysons avec lucidité, humanisme, réalisme la réalité du mal de vivre vécu par les citoyens de milieu populaire dans les villes ou les villages : l'emploi (le chômage, la précarité, la promotion sociale, la formation qualifiante et le pouvoir d'achat, les fins de mois difficiles), le sentiment d'abandon, l'échec scolaire , la santé, la protection sociale, la réduction des services publics, les méfaits de la drogue, l'insécurité et les incivilités, les diverses discriminations, l'ennui des jeunes (enfants, adolescents, mineurs, jeunes adultes), la pauvreté, la laïcité, l'état des "cités HLM" (le mauvais entretien des immeubles, la saleté, le bruit, les dégradations à répétition, le coût du loyer, problèmes de cohabitation, le manque de suivi des bailleurs sociaux ou privés), ne pas pouvoir accéder à la culture -aux loisirs et au sport, la peur de l'Europe et de la mondialisation. Nous devrons agir simultanément sur tous ces thèmes car les problèmes sont économiques, sociaux, financiers et humains.
C'est un devoir en tant que socialistes de répondre au mal de vivre de cette population. Pour nous socialistes, la pauvreté est intolérable.
Notre Parti doit faire un effort pour s'ouvrir aux citoyens des classes populaires en améliorant les conditions d'accueil des adhérents Une large campagne d'adhésion doit être menée non seulement par Internet, mais d'autres moyens doivent être trouvés. Tous les citoyens n'ont pas un ordinateur ou s'ils en possèdent un ne vont pas systématiquement vers les sites politiques. Selon le CREDOC, 24% des ouvriers et 13% des non diplômés sont connectés à Internet.
Notre Parti doit privilégier sa prochaine campagne d'adhésion en direction des cités HLM et des villages. La dernière campagne a vu affluer en majorité des citoyens diplômés , de milieu favorisé par leur emploi et origine sociale. Un certain équilibrage sociologique s'impose à notre Parti
Notre Parti a nécessité de créer, nous qui prônons la formation tout au long de la vie, un institut de formation dans chaque département. Cela permettra à tous les militants surtout ceux qui n'ont pas eu la chance pour diverses raisons de suivre des études d'acquérir les connaissances utiles pour exercer un mandat électoral ou un poste à responsabilité au PS. Le Parti Communiste a permis à une époque à des ouvriers, des employés, des agents de maîtrise ou des cadres moyens , après formation, d'exercer un mandat électoral : maire, conseiller général ou député.
Nous devons marquer, rappeler fortement nos références à nous socialistes que sont Jean Jaurès, Léo Lagrange, Léon Blum, François Mitterrand . Comment avons-nous pu rester inertes, vis-à-vis du monde des salariés et des anciens qui ont combattu durement pour obtenir diverses conquêtes sociales, quand Nicolas Sarkozy a récupéré à son profit Jean Jaurès et Léon Blum dans les usines ou ses meetings ?
La MJS doit aussi s'ouvrir vers l'autre jeunesse, celle qui n'est pas universitaire, celle des quartiers populaires, les jeunes des lycées professionnels, les jeunes salariés, les apprentis ou ceux en contrats de professionnalisation. Cette autre jeunesse souvent oubliée dans nos discours.
Changer la vie des quartiers populaires, des classes populaires doit être un des chantiers prioritaires du Parti Socialiste.
« L’une des fonctions du socialisme, c’est non seulement de satisfaire les besoins matériels mais de retrouver le sens du bonheur » Léo Lagrange.
Claude BOUCHAFA, militant socialiste du 15eme arrondissement de Paris
Bs Claude, amis (et Kds),
Deux comments à proposer:
- Certes la misère est intolérable dans notre sphère marchandisée privilégiée (un détour par le tiers monde te mets d' autant + en fureur). Mais bien pensants et nantis dits de gauche te dirons que l' on doit subir la mondialisation comme une fatalité: économie de marché oblige, libre "échangisme", concurence libre et non faussée, ....
Pour les travailleurs (et je ne dis pas un "gros mot"), la lutte des classes demeure le seul moyen d' avancer vers la République Sociale suivant Jaurès: au delà nos petits enfants pourront toujours réver de +.
- Lors de nos élections, certains du PS ont parfois un sursaut: "Ven diou, si on draguer dans les quartiers popu.". Ce n' est pas un "bobo_bien pensant" à un pied d' immeuble qui va faire avancer le "eschmilbliq", mais l' ancrage local avec des assoc., pour un travail reconnu au quotidien (cf, toi du 15, le score des "Frères Voisins).
Merci de ta contrib. sur PàG et à bientôt.
Michel FRAYSSE (PS 15 - Convention)
Rédigé par : FRAYSSE Michel | 21 mars 2008 à 23h27