Pour « Priorité à gauche », l'adjoint au maire de Paris en charge de la Culture a noté les engagements forts pris dans ce domaine par la candidate socialiste : enseignement artistique, accès aux oeuvres, aide aux artistes et aux intermittents, francophonie, une économie culturelle pour la diversité, la création, la diffusion. Certains ne voient dans la culture qu'une dépense superflue : qu'ils essaient l'ignorance, elle coûte bien plus cher !
On prétendait que la culture était la grande absente de la campagne présidentielle et on avait raison. Jusqu’au meeting de Ségolène Royal à Nantes lundi 26 mars au Lieu Unique, devant plus de 1000 personnes, avec la participation de nombreux professionnels du spectacle vivant, du cinéma, des musiques actuelles, des arts du cirque, de la danse et de l’éducation artistique. Ne soyons pas naïfs, la culture, l’art et les artistes dérangent et continuent à faire peur. La culture ? Quand il y a tant à faire contre le chômage, la précarité, les insécurités ! Vous n’y pensez pas ! On oublie simplement que tout se tient : la culture n’est pas un sujet secondaire mais bien une urgence sociale, elle n’est pas une variable d’ajustement mais bien une exigence, elle est aux confluences de toutes les questions qu’une nation doit traiter, elle est le terreau d’une identité nationale ouverte et généreuse. Et si certains croient encore que la culture n’est qu’une dépense, de temps, d’argent, d’énergie, qu’ils essaient l’ignorance : ils constateront rapidement qu’elle coûte infiniment plus cher et hypothèque l’avenir. Un seul prétendant à l’Elysée a jusqu’ici pris la parole avec ferveur, avec vigueur sur ce sujet, et formulé des propositions concrètes : il s’agit de Ségolène Royal. Fidèle aux valeurs de la Gauche et à l’héritage de François Mitterrand, elle estime que la politique à mettre en œuvre doit avoir pour objet l’émancipation de l’individu des carcans qui pèsent sur lui. Pour elle, la culture est la plus belle et la plus profonde des émancipations puisqu’elle montre le chemin de la liberté. Elle plaide pour l’accès du plus grand nombre, dès le plus jeune âge et tout au long de la vie, aux œuvres de l’esprit.
Rompant avec des années d’immobilisme et de dédain, avec les habitudes de la droite pour qui la culture est ce à quoi on pense en dernier lieu (quand on y pense !), elle tient un discours volontariste et novateur et prend des engagements forts. Il lui paraît urgent et nécessaire de renouer avec le grand souffle de 1981 mais aussi de proposer des idées neuves au service des arts et des artistes, afin que chaque femme et chaque homme de France, où qu’il habite, et quelle que soit son appartenance, puisse avoir une chance d’entrer dans un musée, d’assister à un spectacle vivant, d’écouter des musiques, de lire, d’aller au cinéma, de connaître le patrimoine français. Il s’agit aujourd’hui de franchir une nouvelle étape. Désormais, les élèves auront accès à l’histoire des arts, aux pratiques culturelles, à l’éducation à l’image aussi bien à l’école qu’au collège et au lycée. Tout sera mis en œuvre pour résorber la fracture numérique. Les intermittents du spectacle, les comédiens, les musiciens, les scénaristes, les réalisateurs, les danseurs, les metteurs en scène… qui sont des fabricants de beauté, de rêve et d’intelligence et non des assistés inutiles comme le pense souvent la droite, bénéficieront d’un système équitable de soutien. Ségolène Royal s’y est engagée. Les PME innovantes dans le domaine culturel seront aidées, les producteurs indépendants protégés, le marché de l’art contemporain encouragé, la langue française défendue dans la diversité de sa géographie. Le cinéma français, héroïque dans sa résistance au formatage américain, sera lui aussi valorisé. Il conviendra enfin d’assurer un véritable pluralisme de l’audiovisuel et de la presse. On le comprend : les conservatismes seront bousculés, les chapelles ébranlées, les petits intérêts particuliers remis en cause.
Ce qui sera préservé, c’est l’inaliénable liberté des créateurs. Cela suppose des moyens. Ils seront dégagés afin que l’Etat, les collectivités locales assurent leur soutien à la création et à la promotion de la culture. Cela suppose une volonté, elle est inébranlable. Cela suppose de l’inventivité, la Gauche n’en manque pas. Cela suppose un changement des habitudes et gageons que l’élection de Ségolène Royal à la Présidence de la République constituera un geste révolutionnaire, susceptible de faire souffler un air nouveau. Nous l’appelons de nos vœux. Ségolène Royal a rappelé à Nantes que l’éducation est un des piliers de son Pacte présidentiel car elle est convaincue que sans instruction, il n’est pas de liberté de pensée. Sans éducation, il n’est pas de maîtrise de sa propre pensée et de son libre arbitre./.
Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la Culture
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