Pour "Priorité à gauche", Jean Mouchon, socialiste de Paris 12e et professeur à Paris-X Nanterre, constate que la rigueur des faits et la cohérence des arguments n'embarrassent ni le candidat de l'UMP, ni une certaine gent journalistique qui orchestre la campagne. Pourtant, quand on détourne ou efface le sens des choses, à la manière de la pub, c'est la crédibilité de la politique qui en souffre.
En 2007, la couverture de la campagne présidentielle par les médias se réduit souvent à une dramaturgie à rebonds, manière « course de chevaux ». L’évolution de la position des candidats mesurée quotidiennement par les sondages fait
La recherche de la vérité factuelle est au cœur du métier de journaliste. La pluralité des sources, leur vérification et leur croisement tient lieu de garde-fous pour éviter les erreurs ou, au moins, en limiter l’importance. Ces principes de prudence s’appliquent-ils toujours dans cette campagne ? Le dispositif de l’émission la plus regardée : « J’ai une question à vous poser », sur TF1 avec Patrick Poivre d’Arvor, n’en laisse pas la possibilité dès lors que le journaliste est réduit à un rôle minimal d’animateur. En bonne logique professionnelle, la suppression de la médiation directe sur le plateau devrait aiguiser d’autant la vigilance des commentateurs après l’émission. La lecture des chroniques des médiateurs dans les organes de presse montre qu’il n’en est rien au vu du nombre inhabituel de protestations de la part des lecteurs. Ces protestations, étayées par un relevé précis d’erreurs factuelles, obligent le médiateur à en reconnaître le bien fondé et à sonner l’alarme sur ces manquements professionnels. Le lecteur attentif aura reconnu les suites de l’émission du 5 février 2007 « J’ai une question à vous poser » consacrée à Nicolas Sarkozy et immédiatement saluée par les commentateurs politiques à l’aune de sa forte audience ( 8,3 millions de téléspectateurs). Plus tard, dans la rubrique « Médiatrice » du « Monde » du 25-26 février, un lecteur, sans doute plus attentif, dresse la liste des erreurs sur les chiffres commises par le candidat (pourtant ex. Ministre de l’Economie) : « …Nicolas Sarkozy peut, dans la seule émission sur TF1, parler de la moitié des salariés français qui gagnent le SMIC (le chiffre est de 17%), du baril du pétrole à 90 dollars (il n’a jamais dépassé 78 dollars), de l’inflation qui était autrefois à 24% en France (elle n’a jamais dépassé les 14%) et ce n’est pas lui qu’on traitera (d’incapable). » Le même journal, dans son édition du 28 février, publie sur 3 colonnes et sans commentaires ! « Les imprécisions lors de l’émission « J’ai une question à vous poser ». Si on ajoute à cette charge d’un citoyen ordinaire que François Chérèque, secrétaire général de
La cohérence argumentative n’a pas pour vocation d’être scrupuleusement respectée en période électorale. Chacun peut en convenir. La situation de « surchauffe symbolique » et l’appel à l’engagement militant autorisent en effet des accommodements avec la rigueur du raisonnement attendue dans des contextes moins passionnels. Toutefois, beaucoup de commentateurs ont été frappés à l’occasion de cette campagne par le numéro d’équilibriste du candidat de la droite. Ses emprunts impromptus et inopinés aux figures mythiques de la gauche comme Jaurès et Blum font figure de grand écart argumentatif pour plusieurs raisons. Par rapport à la culture politique de droite, d’abord, puisque parallèlement à cette glorification des héros naturels du camp adverse, la référence au Général de Gaulle est faite à mi-voix par le chef du parti qualifié couramment de gaulliste! Par rapport à la vérité historique, ensuite, car Jaurès et Blum sont avant tout des leaders du mouvement ouvrier: le premier, du côté des grévistes en 1907-1908 contre qui Clémenceau envoya la troupe et, le second, soutenu par le formidable mouvement de grèves de mai-juin 1936 pour instaurer les congés payés. Comme l’écrivent les historiens réunis au sein du « Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire » : « (la captation d’héritage) opéré dans le discours de Poitiers est une sorte de Disneyland de l’histoire dans lequel il n’y a que des gentils et des hommes bons. (Elle) a pour but de fabriquer du consensus occultant les rapports de pouvoir et les luttes sociales». Par rapport, enfin, à la crédibilité de la parole publique. Ce dernier point mérite attention à un moment où, paradoxalement, l’usage professionnel et systématique des techniques de persuasion fragilisent l’homme politique. Dès lors que son action militante est un pilotage à vue, soumis aux sondages quotidiens et à la logique publicitaire des conseillers en communication, il risque de faire primer les procédures d’approximation et d’analogie propices à la confusion plutôt qu’à l’éclairage raisonné. La « créativité publicitaire » repose sur cette mécanique systématique de détournement du sens voire de son effacement. Dans le Disneyland de la politique ne voit-on pas déjà l’effigie de Che Guevara reproduite industriellement sur les tee shirt portés l’été sur les plages ? Ce processus de captation du sens, hors de propos et de situation, représente un défi pour les héritiers de l’Esprit des Lumières. Il est encore temps de ne pas rire de cette publicité qui passe sur les écrans en cette période électorale : « Veautez, bravo le veau ».
Le principal artifice n'est il pas une MEGACENSURE que la France n'a jamais connu depuis 1945.
Quels media ont relayé l'info du Canard enchaîné sur la carte bleue à débit illimité de Cecilia Sarkozy sur le Trésor Public c'est à dire nos impôts? A ma connaissance AUCUN.
De 90% des media il est passé à 99%.
Insurrection civique contre Sarkocescu!
Rédigé par : Morico | 29 juin 2007 à 22h09