Récemment, un théoricien du libéralisme , Guy SORMAN, déclarait que les marchés ne pouvaient fonctionner sans l'intervention d'un régulateur ! Comment fonctionnent aujourd'hui les différents marchés ?
Contribution de Serge Jamet, militant socialiste parisien, à la nouvelle déclaration de principe du Ps.
a) le marché des changes : chaque jour 3,000 Milliards de $ sont échangés sur le marché alors que le montant quotidien des exportations est de 60 Milliards ;
b) les marchés financiers ( actions et produits dérivés) : c'est le siège de la spéculation, érigée en système. J.M. KEYNES avait déjà remarqué que les intervenants sur ces marchés prenaient en compte, non pas leurs anticipations, mais celles qu'ils croyaient être celles du marché. Un vieil adage boursier déclare qu'il vaut mieux se tromper avec tout le monde que d'avoir raison tout seul !!
c) les marchés agricoles : le marché mondial a rendu indispensable la P.A.C . pour développer la production agricole européenne ;
d) le marché des matières premières et des hydrocarbures :dans une situation de limitation des ressources, la spéculation à la hausse amplifie les variations de prix sans gérer une meilleure allocation des ressources ;
e) le marché international des produits de grande consommation:.certains pays émergents ont un taux de change anormalement favorable, des salaires bas , un droit du travail inexistant, une législation inconnue sur la propriété industrielle . Ces déséquilibres structurels entraînent des délocalisations industrielles rapides créant chômage et inquiétude chez les travailleurs ;
f) la « grande distribution en France ».une réglementation étroite a favorisé le maintien de marges abusives en limitant, de fait , la concurrence.
LA REGULATION DE CES MARCHES EST UNE NECESSITE EVIDENTE .
Cette régulation peut être effectué par l'intervention réglementaire de l'état mais aussi et surtout par la création et l'action de « Hautes autorités indépendantes » qui prennent une place de plus en plus importante dans l'action publique ; le plus souvent, l'intervention devra être négociée au niveau européen ou international.
Mettre en avant, dans une déclaration de principes, une « économie de marché » suppose de laisser le libéralisme libre de guider l'économie avec comme seul moteur la quête du profit. Il semble incohérent de prétendre rassembler le « peuple de gauche « sur cette déclaration. Tous ceux qui souffrent des fins de mois difficiles, des petites retraites, du chômage, ne peuvent croire que l'acceptation des règles du marché soit le signe du modernisme.
SEUL LE PRINCIPE D'UNE « ECONOMIE REGULEE « peut permettre au socialisme d'être fidèle à lui même dans sa volonté de transformer la société tout en tenant compte de la complexité et de la difficulté de la tâche à accomplir.
La mutation du capitalisme est inévitable : il nous faut intégrer l'idée que nos ressources sont limitées . Les matières premières , les hydrocarbures, deviendront de plus en plus rares et donc chères ; en même temps, les contraintes écologiques (climat, biodiversité, ressources en eau .) nous obligeront à cette mutation.
Il nous faut rechercher la meilleure allocation des ressources pour améliorer un développement humain équilibré ( nous préférons cette expression à celle de développement durable, trop ambiguë).
La croissance, pour elle même, qui consiste à produire n'importe quel bien dès que la publicité a crée une « demande solvable » et dans le seul but de générer un profit, ne peut se perpétuer. C'est un nouveau modèle de développement qui doit progressivement s'imposer à l'ensemble du monde.
Seule une gouvernance mondiale peut permettre d'aborder ces problèmes. L'utopie n'est pas nouvelle mais aujourd'hui, elle peut être réalisable, parce qu'indispensable . Plus de quinze institutions spécialisées , crées par l'ONU peuvent fournir les outils de cette gouvernance mondiale . De nombreux professeurs et experts en sciences humaines travaillent sur les valeurs universelles ; la volonté politique manquera t'elle encore longtemps?
C'est cette nouvelle croissance que nous appelons une croissance sobre.
Serge JAMET
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