Une grande majorité des européens voit bien que l’horizon d’un grand marché libéral est incapable d’assurer un progrès social partagé, une protection effective de nos activités industrielles et économiques.
Marie-Noëlle LIENEMANN, députée au Parlement européen, membre du bureau national du PS, constate à la suite du référendum irlandais que lorsqu’on consulte les peuples, ils manifestent leur refus de poursuivre la construction européenne sur les rails qu’on veut leur imposer. Il est temps d’arrêter le processus de modifications institutionnelles pour proposer des nouvelles politiques répondant aux attentes de nos concitoyens. Une grande majorité des européens voit bien que l’horizon d’un grand marché libéral est incapable d’assurer un progrès social partagé, une protection effective de nos activités industrielles et économiques face à la concurrence des pays de faible coût de main d’œuvre et de garantir une amélioration du pouvoir d’achat et du niveau de vie du plus grand nombre.
Rien ne serait pire que d’expliquer ce nouveau Non par l’ignorance, l’incompréhension des citoyens irlandais. Rien ne serait pire que de contourner ce vote qui s’exprime sur un texte qui ressemble comme deux gouttes d’eau au traité constitutionnel que les français et néerlandais avaient rejeté. Il faut abandonner ce projet et repartir sur d’autres bases.
Nicolas Sarkozy a trompé deux fois les français : la première en parlant d’un « mini-traité » alors qu’il s’agissait d’une nouvelle présentation du même texte que le traité constitutionnel, la seconde en leur faisant croire que ce « mini-traité » relancerait l’Europe. Il n’en est rien.
On peut au passage regretter que le peuple français n’ait pas été à nouveau consulté par voie référendaire. Il n’y aura pas d’avenir à l’Union européenne sans la confiance retrouvée des peuples qui la composent et sans une réorientation profonde de la construction européenne./.