Marie-Noëlle Lienemann estime que les propositions de Michel Rocard discréditent l’idée, pourtant essentielle pour l’avenir, d’une « taxe carbone ». Au lieu de servir à Sarkozy d'alibi "de gauche" pour taxer la consommation d'énergie, voici ce qu'il conviendrait de faire : imposer les produits les plus chargés en carbone, pour réorienter l'investissement et favoriser une localisation plus écologique de la production.
« Il n’y avait pas besoin de grandes études et d’un ancien
premier ministre pour taxer l’énergie, ce qui aura pour effet de pénaliser le
pouvoir d’achat des ménages les plus modestes et la compétitivité des
entreprises.
Le projet de taxe Rocard n’a rien à voir avec la taxe carbone qui doit être fondée sur le
bilan global carbone des produits : les importations aussi bien que la
production nationale, ce qui favoriserait l’éco-innovation et pénaliserait les
transports de longues distances et les délocalisations infondées.
Marie-Noëlle Lienemann, membre du bureau national du Ps, demande au
gouvernement d’abandonner cette
proposition inéquitable, écologiquement inefficace, au profit d’une taxation
mise en place progressivement sur les produits les plus carbonés et ceci par
filière.
La preuve a été faite que l’augmentation du prix de l’énergie n’avait pas
automatiquement pour conséquence la réduction de sa consommation. En effet, pour
atteindre cet objectif, il faut des investissements massifs principalement dans
les modes de transport, de chauffage, et de productions alternatifs.
Ceux qui paieront plein pot cette taxe ne seront pas ceux qui peuvent investir
et pour les autres, c’est une ponction
qui se substitue aux investissements nécessaires. Ce sont les produits carbonés
qui doivent être taxés et non la consommation d’énergie ! /. »
(23 juillet 2009)