L'information ayant été éludée par les grands médias audiovisuels, voici un aperçu des positions prises pour l'élection à la présidence, dans un Parlement européen qui n'a jamais été aussi à droite qu'aujourd'hui.
Le Polonais Jerzy Buzek, du Parti populaire européen (PPE, démocrates-chrétiens et conservateurs, dont l'Ump) a été élu président du Parlement avec 555 voix, contre 89 recueillies par la suédoise Eva Britt Svensson, présentée par la Gauche unitaire européenne (GUE, comprenant le Front de gauche français), et 69 abstentions. C'est la première fois qu'un président du Parlement est issu d'un pays d'Europe centrale et orientale.
La délégation des socialistes français et celle du Pasok grec ont appelé à voter blanc, parce qu'elles veulent mettre un terme à la pratique de répartition technique des responsabilités, qui a créé la confusion dans l'esprit des électeurs. Henri Weber explique cette position dans son bulletin "Brèves d'Europe" : Téléchargement 2009 BREVES 1[1].doc. Mais le vote effectif des 14 députés du Ps n'a pas été monolithique : Françoise Castex et Liem Hoang Ngoc (Un Monde d'Avance) ont publiquement voté pour la candidate de gauche Svensson, d'autres confient avoir fait de même, officieusement (leur
argumentation en cliquant ici).
Daniel Cohn-Bendit et une bonne partie du groupe des Verts ont voté pour Buzek. Le groupe des «Socialistes et Démocrates» (auquel se rattachent les socialistes français) a aussi appelé à voter pour Jerzy Buzek, en vertu de l'accord technique de répartition, passé avec le PPE et l'ALDE (l'Alliance des Démocrates et des Libéraux européens, où siège le MoDem).
Cet accord stipule qu'en, raison de la spécificité de cette assemblée multinationale où personne ne détient la majorité absolue- la présidence doit être partagée dans le temps à parité entre les deux principales forces politiques PPE, et PSE (aujourd'hui S et D), comme sont réparties entre les différents groupes les présidences des 20 commissions spécialisées où s'effectue le travail législatif. Pervenche Berès (Française, Ps) a été élue présidente de la commission des Affaires sociales et de l'Emploi.
Le clivage politique droite/gauche doit s'exprimer essentiellement dans le vote pour le Président de la Commission européenne, a affirmé Martin Schulz (Allemand, Spd) réélu président du groupe de l’Alliance progressiste des Socialistes et des Démocrates (APSD). On attend donc avec intérêt le vote des socio-démocrates.
Ce vote interviendra à la rentrée de septembre. Les leaders du PPE ont déclaré que si les socialistes européens ne votaient pas finalement pour Barroso à la présidence de la Commission européenne, le PPE pourrait remettre en cause "l'accord technique" avec eux en faveur d'une entente de toutes les droites./.