Au bout de six ans de pouvoir, Sarkozy prétend qu’il « ira chercher la croissance n’importe où ». Parisot affirme réclame des « réformes structurelles » encore pire que celles mises en œuvre à ce jour. Tous les deux sont aux abois : il est annoncé 1,8 % de croissance au lieu de 2,25 %, une catastrophe de plus.
Source : http://democratie-socialisme
Mais sont-ils autistes ?
La dernière fois que la croissance française etait supérieure à celle des pays comparables c’était quand la gauche était au pouvoir avec Lionel Jospin.
C’était quand on faisait reculer le chômage avec les 35 h, quand on embauchait des « emplois-jeunes », quand on développait les services publics, protégeait les salariés contre les licenciements, et quand on gardait la retraite à 60 ans. A ce moment-là la France salariée travaillait plus et produisait plus que les pays voisins ! Nous avons toujours le plus fort taux de productivité du travail au monde !
Mais le chômage qui devrait baisser massivement pour des raisons démographiques, est maintenu à hauteur de 4 millions par la suppression des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires, par des plans sociaux permanents, et, tout comme le blocage des salaires, à commencer par le Smic, freine la relance de l’économie. Chaque poste de fonctionnaire en moins, c’est un jeune chômeur de plus.
Pour relancer la croissance, on en a la preuve, année après année, mois après mois, qu’il faut faire le contraire de ce que la droite et Sarkozy nous imposent depuis six ans : il faut embaucher des fonctionnaires parce que cela ne « coûte » pas mais au contraire cela rapporte, parce que les services publics aident l’économie, parce le recul du chômage développe le consommation, parce que la hausse de la masse salariale crée des appels d’air, parce que le problème n’est pas le « coût du travail » mais le coût du capital qui est trop élevé et qu’il ne réinvestit pas plus qu’il ne partage.
Les « cadeaux » fiscaux faits aux riches, ca ne marche pas, ils engrangent et continuent comme avant de spéculer ailleurs, rapaces et avides. La flexibilité, la mobilité, la précarité, cela va contre les intérêts des entreprises qui ont besoin de main d’œuvre formée, stable, bien rémunérée. Pour résister au tsunami de la mondialisation libérale, il faut que le salariat se sente bien considéré, bien traité, bien payé, et non pas rabaissé, déconsidéré, surexploité.
Après une gabegie de cadeaux aux riches, Mme Parisot ose affirmer le 5 septembre, sortant de chez M Sarkozy, qu’il faut “tout faire pour reconstituer les marges des entreprises”. Mme Parisot ment comme elle respire :
Jamais le CAC 40 n’a eu tant de marges : 100 Mds en 2006, 84 en 2005, 66 en 2004, 57 en 2004.
“La Tribune” du 26 juillet titrait que “les profits des entreprises n’ont jamais été aussi élevés depuis 45 ans”.
Jamais les fortunes n’ont été si nombreuses et si considérables : “Challenges” en juillet annonçait que les 500 premières fortunes avaient gagné 80 milliards d’euros de plus (Mme Parisot est la 273e des 500 premiers fortunes). Il y a 400 000 millionnaires en euros. 5 % de la population détient près de 50 % de patrimoine, à l’autre bout 10 % détient moins de 1 %.
Tout cela ne débouche sur aucune reprise, relance, mais sur plus de spéculation, plus de délocalisations, de plans sociaux, de licenciements, d’exclus et de pauvres, il y a 7 millions de travailleurs pauvres, et 4 millions de chômeurs.
Cette économie basée sur le “enrichissez-vous” et le “mérite” favorise les médiocres profiteurs, et non pas les investisseurs ni les créateurs, elle freine la consommation, la productivité, et coûte en indemnités, gâchis dans les quartiers, les écoles, les hôpitaux, nourrit le délitement social et les reculs de notre civilisation.
La clef de la croissance est exactement là où Sarkozy ne va pas la chercher et exactement là où Mme Parisot, dont la pensée est bloquée au 19e siècle, ne veut pas la voir.
Vive la France des 35 h pour toutes et tous, vive la France de la retraite à 60 ans, pour qu’on travaille tous, pour qu’on produise plus dans de bonnes conditions en gagnant plus et alors nous aurons une meilleure croissance.
Gérard Filoche, jeudi 6 septembre