PARIS AP - Renvoyant dans les cordes son ex-compagne après la publication de son livre "Ma plus belle histoire, c'est vous", François Hollande a conseillé mercredi à Ségolène Royal de ne pas "imputer aux autres" sa "responsabilité" dans sa défaite à la présidentielle, et a critiqué l'appel qu'elle avait lancé entre les deux tours au centriste François Bayrou.
"Il ne sert à rien de vouloir imputer aux autres une responsabilité. Il faut regarder, selon le rôle et la place qu'on a occupé, ce qu'on aurait pu faire de mieux", à savoir être "davantage en cohésion et en cohérence", a répliqué le Premier secrétaire du PS devant la presse parlementaire.
"Il n'y a de victoire possible pour la gauche que si elle est sur une ligne claire sur le plan stratégique" et "dans une démarche collective", a-t-il ajouté, en allusion au divorce qui s'était opéré durant la campagne entre l'équipe de campagne de la candidate et le PS.
François Hollande a particulièrement épinglé l'appel lancé par Ségolène Royal à François Bayrou. Dans son livre, la candidate défaite confirme qu'elle lui avait proposé de devenir son Premier ministre, allant jusqu'à se rendre en bas de chez lui, sans succès. "On n'improvise pas une stratégie d'alliance dans une élection, on la prépare et on la construit avant", a grondé le N°1 du PS.
François Bayrou "est un concurrent, ce n'est pas un partenaire", a-t-il tancé. Le fondateur du MoDem "n'est pas dans la démarche de vouloir négocier un contrat, s'engager sur des alliances", et durant la campagne présidentielle, "il est resté dans l'indétermination", a-t-il rappelé.
"Ce qu'a à faire le PS, ce n'est pas d'attendre Godot, Besancenot ou Bayrou, car on attendra longtemps! C'est d'être nous-mêmes et d'occuper l'espace le plus large. Ce n'est pas d'aller chercher je ne sais quelle chimère ou je ne sais quel Graal qui se situerait ou plus à gauche ou plus au centre", a ajouté François Hollande, poursuivant sa charge. "Le PS, il ne fait pas la mendicité, il ne vient pas chercher ses suffrages en demandant la quête!"
Le Premier secrétaire, qui doit quitter son poste lors du prochain congrès du PS, a également appelé Ségolène Royal à ne pas jouer "perso" pendant la phase de "rénovation". "Il n'y a pas de rénovation du PS par l'extérieur", a-t-il martelé, alors que la présidente de la région Poitou-Charentes est régulièrement accusée de vouloir contourner le PS en s'appuyant sur ses comités "Désirs d'avenir". "Nous ouvrirons la phase de congrès au lendemain des élections municipales", a-t-il dit.
Quant aux ambitions de Ségolène Royal pour la présidentielle 2012, elle en a "bien le droit", a-t-il concédé. Mais "il y a des échéances et nous ne sommes pas en ce moment en train de désigner le prochain ou la prochaine candidat ou candidate", a-t-il insisté, renvoyant à "2010 ou 2011".